Les actions de protection développées dans le Gard

La politique de protection des personnes et des biens, par la réduction de l’aléa, s’articule essentiellement sur les points suivants :

Privilégier la rétention, l'expansion des eaux et la réduction des vitesses

Si au cours du siècle dernier, la technicité a incité à des pratiques « interventionnistes » de type chenalisation, curage, enrochement…, les résultats catastrophiques engendrés tendent à inverser strictement la tendance. On s’oriente désormais vers des pratiques respectueuses du fonctionnement naturel des cours d’eau. Ainsi sont privilégiés les espaces de mobilité des cours d’eau (ou zones d’expansion de crue), le reméandrage la végétalisation des berges….

Ces pratiques douces contribuent au maintien des zones humides et de la biodiversité.

Recourir exceptionnellement aux ouvrages de protection

En présence d’enjeux importants qui ne peuvent être délocalisés, le recours à des ouvrages de protection peut être nécessaire pour réduire l’aléa. Il s’agit ici de solutions exceptionnelles, coûteuses, devant faire l’objet d’une analyse multicritères (socio-économiques, environnementaux) afin de mesurer les gains attendus au regard du coût d’investissement et de fonctionnement (entretien annuel des ouvrages). Par ailleurs la responsabilité des propriétaires et/ou gestionnaires de tels ouvrages a été renforcée ces dernières années. 

2 types d’ouvrages :

La digue

Elle ne stocke pas d’eau mais canalise le cours d’eau et évite ses débordements, dans les zones à enjeux. Elle sert de protection rapprochée. Il s’agit d’un ouvrage longitudinal (bordant le cours d’eau).

Les ouvrages de stockage

Localisés en amont des zones à enjeux (zone urbaine), ils servent à ralentir les crues en stockant l’eau via un ouvrage d’art construit en travers du cours d’eau.

Quelle que soit la nature des ouvrages (digue, barrage), ils sont toujours construits pour se protéger par rapport à une crue donnée dite de projet, par exemple crue de   fréquence cinquantennale, centennale…

La mise en place de déversoirs (zones renforcées pour éviter la rupture en cas de submersion) tout comme la surveillance et l’entretien sont indispensables pour assurer la sécurité des personnes et des biens.

Le Gard et les barrages

Le Département est propriétaire et gestionnaire de 5 barrages départementaux à vocation principale d’écrêtement des crues : Sénéchas sur la Cèze, Sainte-Cécile-d'Andorge sur le Gardon d'Alès, Conqueyrac, Ceyrac et La Rouvière sur le bassin du Vidourle. La construction des barrages départementaux a été décidée à la suite des inondations importantes de 1958.

Depuis avril 2007, la gestion des barrages est assurée en régie (c'est-à-dire directement) par le Département. Il assure l’exploitation et la maintenance, en période normale et en situation de crue, dans le respect des exigences réglementaires spécifiques. Malgré la mise en œuvre de la loi GEMAPI, de janvier 2018, qui attribue aux communautés de communes et d’agglomération la compétence « GEstion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Inondations », le Département, au titre de la solidarité territoriale,  a réaffirmé en avril 2018, sa volonté de poursuivre la gestion des barrages en régie. Ceci fait l’objet d’un conventionnement avec les EPCI et EPTB concernés.

Quelques illustrations des barrages écrêteurs de crues du Département du Gard

Le saviez-vous ?

Des consignes particulières sur certains barrages

Les barrages de Sainte-Cécile-d’Andorge et de Sénéchas sont considérés comme des grands barrages ayant à la fois une hauteur supérieure à 20 mètres et un volume de stockage supérieur à 15 millions de m3. Ils font l'objet de mesures de surveillance et d'alerte destinées à faciliter la protection des populations situées en aval et sont soumis à la réglementation des Plans Particuliers d'Intervention (PPI, décret n°2005-1158 du 13/09/2005).

Le PPI établit notamment les différents niveaux d'alerte (vigilance renforcée, préoccupations sérieuses, péril imminent) et définit les points de rassemblement des évacués en cas de crise. Le PPI de Sainte-Cécile a été approuvé le 30 avril 2013, celui de Sénéchas est en cours de révision.