Changement climatique et prévention des inondations : une nécessaire prise en compte
Bien que les inondations soient des phénomènes naturels récurrents, l’augmentation de leur fréquence, de leur intensité et des dommages occasionnés ces dernières décennies, dans le monde, mais aussi plus localement en Europe et en France, a contribué à faire évoluer le cadre réglementaire de la politique de prévention.
Ainsi, la réponse politique, organisationnelle et technique face à de tels évènements tend désormais vers des politiques partenariales et systémiques.
La recherche des incidences du changement climatique sur les inondations est sans appel, même dans le scénario le plus optimiste d’un réchauffement de 1.5°C. Elle prévoit une augmentation significative, si ce n’est de la fréquence, tout du moins de l’intensité des inondations.
L’augmentation des pluies intenses serait plus significative dans le Nord de la France (de l'ordre de 10 à 20%) alors que, dans le Sud, l'augmentation prévue serait comprise entre 0 et 10% (source DRIAS-2020).
Tout l’enjeu est donc d’anticiper et de prévenir au maximum les risques pour minimiser collectivement les dommages humains, économiques mais aussi environnementaux et patrimoniaux.
Changement climatique et inondation :
D’après Météo France (Journée nationale de prévention des risques inondation), l’analyse des évènements pluvieux méditerranéens extrêmes incluant les années 2010 à 2015, met en évidence une intensification des fortes précipitations (+ 22 % sur le maximum annuel des cumuls quotidiens des précipitations entre 1960 et 2015) et une augmentation de la fréquence des épisodes méditerranéens les plus forts, en particulier ceux dépassant le seuil de 200 mm en 24h.
De façon plus globale, les analyses d’événements extrêmes appliquées aux projections climatiques régionales semblent également indiquer une augmentation de l’intensité des précipitations intenses sur toute la partie nord du bassin méditerranéen.
Dossier de presse
Journée nationale prévention des risques inondations 13 octobre 2020
Quelques chiffres clés
En Europe : des inondations majeures (source: Rapport spécial n° 25 2018 de la Cour des comptes européenne)
Le coût économique des événements hydrologiques survenus dans l'ensemble de l'UE, entre 1980 et 2017, s'est élevé à environ 166 milliards d'euros.
Par exemple, entre mai et juin 2013, des événements similaires ont entraîné la mort d'au moins 26 personnes et occasionné des pertes de plus de 13 milliards d'€ dans sept États membres (Tchéquie, Allemagne, Espagne, France, Hongrie, Autriche et Slovaquie).
Egalement en moins de deux semaines, entre mai et juin 2016, des inondations ont causé la mort d'au moins 18 personnes et provoqué des pertes supérieures à 3,7 milliards d'€ dans neuf États membres (Belgique, Allemagne, France, Hongrie, Pays-Bas, Autriche, Pologne, Roumanie et Royaume-Uni).
Les récentes inondations en Allemagne et Belgique de juillet 2021 ont entrainé la mort de plus de 200 personnes et causé des dégâts majeurs, considérés par les assureurs comme les plus coûteux depuis 2000, soit des pertes assurées de l'ordre de 10 milliards d'€.
En France : les inondations = 1er risque naturel majeur
- 17 millions de personnes sont exposés aux inondations par débordement de cours d'eau.
- Depuis 1982, 60% des indemnisations au titre des catastrophes naturelles sont dues aux inondations.
- 650 à 800 millions d’euros de dommages moyens annuels et 1 emploi sur 3 est potentiellement exposé.
Dans la Gard : un département fortement impacté
Plus de 39 % de la population résidait en 2022 en zone inondable dont 115 780 personnes en aléa fort à très fort.