Observatoire du risque

Le Gard : un département toujours fortement exposé aux inondations

L'agence d'urbanisme, région nîmoise et alésienne et le Conseil Départemental du Gard, en partenariat avec la DDTM du Gard ont conduit une étude visant à mettre à jour l'estimation de la population et des surfaces urbanisées en zone inondable dans le Gard. Les principaux résultats sont présentés ci-après et détaillés dans une brochure (présentée en fin d'article). 

Avec plus de 290 000 personnes résidant en zone inondable (290 730 habitants), soit environ 39 % de sa population (748 440 habitants), le Gard reste parmi les départements les plus exposés au risque inondation au niveau national. Le poids de la ville de Nîmes est majeur puisqu’elle abrite à elle seule 35 % de la population en zone inondable gardoise.

40% (115 780 personnes) de la population en zone inondable réside en zone d’aléas fort et très fort.

La surface urbanisée totale représente 10,5 % de la superficie du Gard dont 27%, soit 16 731 ha, est localisé en zone inondable.  

Chiffres clés de l'évolution de la population résidant en zone inondable entre 2007 et 2022

Au cours des quinze dernières années, alors que la population globale gardoise subit une progression de 12,9 %, celle de la population résidant en zone inondable progresse plus lentement et atteint 9,3 %. En effet, la croissance démographique s’oriente préférentiellement en dehors des zones à risque, conduisant à un recul de 1,3 points du taux de population résidant en zone inondable [qui est passé de 40,1% à 38,8% entre 2007 et 2022]. Nonobstant, nous comptons près de 24 700 personnes supplémentaires en zone inondable sur l’ensemble de la période.

Cette augmentation est à mettre en perspective avec les évolutions en matière d’urbanisme où la densification des centres urbains est recherchée. Cela devrait s’accentuer avec la « zéro artificialisation nette ». Ainsi les centres urbains en zone inondable devraient voir leur population augmenter dans les secteurs constructibles autorisés sous conditions dans les PPRi nouvelles générations.

A noter néanmoins que depuis 2017, la population résidant en zone inondable est quasiment stable (+ 670 personnes) tandis que la population globale continue de croître (+ 12 400 personnes). A Nîmes, par exemple, la population en zone d’aléa très fort a même reculé de plus de 500 personnes.

Chiffres clés de l'évolution des surfaces urbanisées en zone inondable entre 2006 et 2021

Au cours des quinze dernières années, les surfaces urbanisées gardoises ont progressé de 21%, sensiblement au même rythme que celles situées en zone inondable. Cet étalement urbain, que ce soit pour de l’habitat ou de l’activité économique, s’est opéré de manière homogène, surtout sur la période 2006 - 2016, conduisant à une relative stabilité de la part des surfaces urbanisées en zone inondable, avec un taux qui est passé de 27,1 % à 27,3 %.

Sur les 5 dernières années, on observe une légère diminution de la part des surfaces urbanisées en zone inondable (- 0,3 point). L’accélération de l’approbation des PPRi a très certainement contribué à stopper l’extension de l’urbanisation en zone inondable en dehors des centres déjà urbanisés, où la construction sous condition est parfois rendue possible afin d’assurer une continuité de vie. Ce constat de diminution est aussi dû aux évolutions réglementaires en matière d’urbanisme où la densification est de mise. Cela devrait par ailleurs s’accentuer avec la mise en œuvre du principe de « zéro artificialisation nette ». 

Une répartition inégale par territoire

Une analyse a été faite sur les périmètres d’intervention des Programmes d’Actions et de Prévention des Inondations (PAPI) conduits par les Etablissements Publics Territoriaux de Bassin (EPTB) ou l’agglomération du Grand Avignon pour le PAPI Gard rhodanien. A été ajouté également le Plan Rhône.

Carte de la population gardoise en zone inondable en 2022

Carte de la surface urbanisée en zone inondable en 2021

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