Surface urbanisée en zone inondable

Estimation de la surface urbanisée en zone inondable

L'agence d'urbanisme, région nîmoise et alésienne et le Conseil Départemental du Gard, en partenariat avec la DDTM du Gard ont conduit une étude visant à mettre à jour l'estimation de la population et des surfaces urbanisées en zone inondable dans le Gard.

De la même manière que pour la population en zone inondable, les surfaces urbanisées en zone inondable ont été analysées selon le même pas de temps de 5 années sur 4 millésimes (2006, 2011, 2016 et 2021) et également croisées selon le type d’aléa (très fort, fort, modéré ou résiduel) pour les communes disposant d'un Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRi) dit « nouvelle génération » c’est-à-dire approuvé après 2002. Pour les communes sans PPRi, l'aléa est qualifié d'indifférencié.

Précautions d’usage

Pour l’analyse de l’évolution de l’urbanisation en zone inondable, il est essentiel de se rapprocher des règlements des PPRi où les principes sont :

  • Inconstructibilité en zone d’aléa fort où seuls des aménagements peuvent être autorisés afin d’assurer une continuité de vie notamment dans les centres anciens inondables
  • Constructibilité sous conditions pour les secteurs urbains d’aléa modéré à résiduel.  ​​​​​​​

Pour en savoir plus sur la méthodologie, voir les pages 14 et 15 de la publication

Le Gard : un département fortement exposé

27%
des surfaces urbanisées

sont localisées en zone inondable (16731 ha) alors que la surface urbanisée n'occupe que 10,5 % de la superficie totale du Gard. 

Le Gard reste parmi les départements les plus exposés au risque inondation au niveau national.

Ces chiffres mettent en lumière le fait que les zones inondables sont plus densément peuplées.

Les six villes de Nîmes (2 550 ha en zone inondable), Beaucaire (590 ha en ZI), Alès (550 ha en ZI), Le Grau-du-Roi (510 ha en ZI), Aigues-Mortes (500 ha en ZI) et Aimargues (370 ha en ZI) totalisent à elles seules 30 % des surfaces urbanisées en zone inondable du département.

Plus globalement, les surfaces urbanisées des communes le long du Rhône et en Camargue sont les plus concernées, le bassin alésien étant également impacté par le Gardon et ses affluents.

Carte de la surface urbanisée en zone inondable en 2021

40%

des surfaces urbanisées (6 770 ha) sont localisées en zone d'aléa fort et très fort.

Les surfaces urbanisées en zone d’aléa modéré et résiduel représentent 47 % des surfaces urbanisées en ZI (7 865 ha). Les 13 % restant sont situés en zone d’aléa indifférencié. Ces répartitions par type d’aléa sont assez bien corrélées avec la population y résidant ce qui signifie qu’il n’y a pas globalement de zones plus densément peuplées au regard du type d’aléa [excepté peut-être pour l’aléa très fort sur Nîmes (3 % des surfaces urbanisées contre 7 % de la population en ZI)].

Des surfaces urbanisées en zone inondable très concentrées sur certaines communes

Les taux observés à l’échelle communale présentent de très fortes variations. Ceci est lié aux zones d’expansion de crue de chaque secteur ainsi qu'à l’étalement urbain plus ou moins important dans les zones à risque.

Tout type d’aléa confondu, cinq communes ont des taux quasiment à 100 % dans le sud du département dû au fait que l’ensemble de leur surface est situé en zone inondable.  Sur la commune de Nîmes, 45% des surfaces urbanisées sont localisées en zone inondable (contre 69 % de la population).

41 communes n'ont quasiment aucune surface urbanisée en zone inondable débordement de cours d'eau.

Une exposition par niveau d’aléa corrélé avec la population

A l’exception de Nîmes et d’Alès, la majorité des surfaces urbanisées en zone d’aléa fort se situe le long du Rhône et en Camargue.

Les surfaces urbanisées en zone d’aléa modéré sont globalement sur les mêmes territoires alors que les surfaces en zone d’aléa résiduel sont réparties de manière plus diffuse dans le département.

Les surfaces en zone d’aléa indifférencié (sans PPRi nouvelle génération) se retrouvent évidemment dans les mêmes secteurs que la population.

Les chiffres clés de l'évolution de la surface urbanisée en ZI entre 2006 et 2021

Au cours des quinze dernières années, les surfaces urbanisées gardoises ont progressé de 21%, sensiblement au même rythme que celles situées en zone inondable. Cet étalement urbain, que ce soit pour de l’habitat ou de l’activité économique, s’est opéré de manière homogène, surtout sur la période 2006 - 2016, conduisant à une relative stabilité de la part des surfaces urbanisées en zone inondable, avec un taux qui est passé de 27,1 % à 27,3 %.

Une urbanisation en zone inondable importante mais qui marque un arrêt depuis 2016

Sur les 5 dernières années, on observe une légère diminution de la part des surfaces urbanisées en zone inondable (- 0,3 point). L’accélération de l’approbation des PPRi a très certainement contribué à stopper l’extension de l’urbanisation en zone inondable en dehors des centres déjà urbanisés, où la construction sous condition est parfois rendue possible afin d’assurer une continuité de vie. Ce constat de diminution est aussi dû aux évolutions réglementaires en matière d’urbanisme où la densification est de mise. Cela devrait par ailleurs s’accentuer avec la mise en œuvre du principe de « zéro artificialisation nette ». 

Un étalement urbain en zone inondable marqué dans le sud du Gard et le long du Rhône mais en recul depuis 2016

Sur l’ensemble de la période, l’étalement urbain en zone inondable a continué de se développer dans tout le sud du Gard, le Gard Rhodanien ainsi que sur le bassin alésien, secteurs fortement inondables et densément peuplés où il existe une forte pression de l’urbanisation.

A noter que près d’une centaine de communes faiblement inondables et peu densément peuplées, situées au nord-ouest du département et au nord de l’Uzège, n’ont pas subi d’évolution de l’urbanisation en zone inondable.

Un regard sur les cinq dernières années entre 2016 et 2021, permet d’observer que l’urbanisation en zone inondable est très limitée et, qu’elle augmente proportionnellement deux fois moins que l’urbanisation globale. Hormis Nîmes, ce sont les communes à la confluence du Vistre et du Vidourle qui ont encore subi des augmentations de surfaces urbanisées en zone inondable.

A noter que plus de 80 % des communes gardoises (285 communes) n’ont quasiment pas développé de nouvelles zones d’urbanisation en zone inondable (moins de 1 ha). Signe que les PPRi « nouvelle génération », combinés aux dernières lois limitant l’étalement urbain, ont eu un effet significatif.