Population en zone inondable

Estimation de la population en zone inondable

L'agence d'urbanisme, région nîmoise et alésienne et le Conseil Départemental du Gard, en partenariat avec la DDTM du Gard ont conduit une étude visant à mettre à jour l'estimation de la population et des surfaces urbanisées en zone inondable dans le Gard.

Cette étude n’a pas vocation à étudier la vulnérabilité de la population en zone inondable. Il s’agit de dénombrer la population potentiellement exposée résidant en zone inondable, en la décorrélant du niveau d’exposition de son propre logement.

Ont été actualisés les chiffres de population en zone inondable par débordement de cours d’eau dans les communes gardoises sur 4 millésimes (2007, 2012, 2017 et 2022) et également une estimation de la répartition de la population par type d’aléa (très fort, fort, modéré ou résiduel) pour les communes disposant d'un Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRi) dit « nouvelle génération » c’est-à-dire approuvé après 2002. Pour les communes sans PPRi, l'aléa est qualifié d'indifférencié.

Pour en savoir plus sur la méthodologie, voir les pages 14 et 15 de la publication

Le Gard : un département fortement exposé

39
%

de la population gardoise habite en zone inondable. 

Le Gard reste parmi les départements les plus exposés au risque inondation au niveau national.

Cinq villes concentrent à elles seules 50% de la population en zone inondable : Nîmes (103 080 habitants en ZI), Alès (18 040 hab. en ZI), Aigues-Mortes (8 350 hab. en ZI), le Grau-du-Roi (8 010 hab. en ZI) et Bagnols-sur-Cèze (7 270 hab. en ZI). Le poids de la ville de Nîmes est majeur puisqu’elle abrite 35 % de la population gardoise en zone inondable.

Carte de la population en zone inondable en 2022

40
%

de la population (115 780 personnes) réside en zone d'aléa fort et très fort.

La population résidant en zone d’aléa modéré, 87 840 personnes, représente 30 % de la population en ZI. Le reste, soit 87 120 personnes, réside en zone inondable d’aléa résiduel ou indifférencié où la hauteur d’eau n’est pas qualifiée à ce jour. A l’échelle des bassins hydrographiques, les plus fortes concentrations de population en zone inondable sont observées le long du Rhône, du Vistre et des Gardons

Un taux d'exposition des populations contrasté suivant les secteurs géographiques

Il existe de fortes variations liées essentiellement à la sensibilité hydraulique de chaque secteur, au poids démographique et à la nature plus ou moins dense des centres urbains situés en zone à risque.

Tout type d’aléa confondu, 11 communes ont des proportions de population en zone inondable supérieure à 80 % dans le secteur Rhône Camargue. A Nîmes, 69 % de la population réside en zone inondable. 37 communes n'ont aucune population en zone inondable.

Des chiffres à nuancer selon les niveaux d'aléa

L’exutoire du Rhône, Vistre, Vidourle est le secteur géographique dans lequel se concentre la majorité des effectifs de population en zone d’aléa fort. Les populations résidant en aléa modéré sont localisées dans les mêmes secteurs alors que les personnes localisées en zone d’aléa résiduel résident de manière plus diffuse sur le territoire.

Les populations en zone d’aléa indifférencié (sans PPRi nouvelle génération) se répartissent dans le nord-ouest du département et le Gard Rhodanien où des effectifs importants de population sont comptabilisés. Cependant, ces chiffres devraient varier à court terme du fait de l’élaboration des PPRi haut Vidourle, Hérault et Rhône Ardèche notamment

Les chiffres clés de l'évolution de la population en ZI entre 2007 et 2022

Au cours des quinze dernières années, alors que la population globale gardoise subit une progression de 12,9 %, celle de la population résidant en zone inondable progresse plus lentement et atteint 9,3 %. En effet, la croissance démographique s’oriente préférentiellement en dehors des zones à risqueconduisant à un recul de 1,3 points du taux de population résidant en zone inondable [qui est passé de 40,1% à 38,8% entre 2007 et 2022]. Nonobstant, nous comptons près de 24 700 personnes supplémentaires en zone inondable sur l’ensemble de la période.

Cette augmentation est à mettre en perspective avec les évolutions en matière d’urbanisme où la densification des centres urbains est recherchée. Cela devrait s’accentuer avec la « zéro artificialisation nette ». Ainsi les centres urbains en zone inondable devraient voir leur population augmenter dans les secteurs constructibles autorisés sous conditions dans les PPRi nouvelles générations.

A noter néanmoins que depuis 2017, la population résidant en zone inondable est quasiment stable (+ 670 personnes) tandis que la population globale continue de croître (+ 12 400 personnes). A Nîmes, par exemple, la population en zone d’aléa très fort a même reculé de plus de 500 personnes.

Une croissance qui se stabilise depuis 2017

Ceci étant, depuis 2017, la population résidant en zone inondable est quasiment stable (+ 670 personnes) tandis que la population globale continue de croître (+ 12 400 personnes). A Nîmes, par exemple, la population en zone d’aléa très fort a même reculé de plus de 500 personnes.

Des profils d'évolution communale bien differenciés entre les secteurs

Entre 2007 et 2022, le premier constat est une forte augmentation de la population en zone inondable dans le sud du Gard ainsi que dans le Gard Rhodanien près d’Avignon. Les règles d’urbanisation et la pression démographique plus forte dans ces secteurs peuvent expliquer la densification des zones urbaines déjà localisées en zone inondable.

A l’inverse, des communes situées au nord du bassin alésien et autour du Vigan voient leur population en zone inondable régresser pouvant s’interpréter par un déclin démographique global.

Ceci étant, si l’on se concentre sur les cinq dernières années, entre 2017 et 2022, l’augmentation de la population résidant en zone inondable est beaucoup plus limitée même si celle-ci se situe toujours dans le sud du département et le Gard Rhodanien près d’Avignon. Ceci s’interprète essentiellement par l’évolution de l’approbation des PPRi réglementant ainsi la constructibilité des différents secteurs en fonction de l’aléa et de leur niveau d’urbanisation.

Les 2 principales baisses sont observées à Nîmes avec - 660 habitants en ZI et à Bagnols-sur-Cèze (- 370 hab. en ZI). A noter ici les délocalisations qui ont eu lieu dans la capitale gardoise dans les zones d’aléas fort à très fort (plus de 37 habitations ont bénéficié d’une procédure de délocalisation sur Nîmes durant le PAPI II).